Par François Rimeu, Senior Strategist, La Française AM
Le principal point important (au-delà de la dynamique sanitaire) durant ces derniers mois aura été d’écouter attentivement les banques centrales et de comprendre les conséquences de leurs actions. Face à une récession mondiale de grande ampleur, les banques centrales ont libéré des fonds presque illimités, poussant les taux nominaux encore plus bas et augmentant les prévisions d'inflation (ce dernier point ayant été largement aidé par les politiques budgétaires très expansionnistes). Les banques centrales voulaient, et veulent toujours, pousser les taux réels encore plus bas.
Si l'on examine les stratégies d'investissement gagnantes des six derniers mois, on constate qu'elles sont toutes logiques étant donné le mouvement de taux d'intérêt réels que l’on a connu.
Des stratégies d'investissement gagnantes :
- Les métaux précieux, avec l'or et l'argent qui montent en flèche ; historiquement, il existe une forte corrélation négative entre l'or/argent et les taux d'intérêt réels.
- Actions : lorsque les taux réels baissent, les conditions financières s'améliorent, ce qui est généralement positif pour les actions. Il existe cependant des écarts importants selon les secteurs. Les secteurs qui ont surperformé sont ceux avec un biais "long de sensibilité", comme les actions « croissance », ainsi que ceux qui ont un biais technologie ou santé. La corrélation entre le ratio P/E du secteur technologique et les taux réels est supérieure à 90 %, ce qui signifie que les investisseurs sont prêts à payer de plus en plus cher lorsque les taux d'intérêt réels diminuent.
- Les obligations d'État des pays développés (y compris la dette périphérique) et des obligations Investment Grade, grâce aux actions des banques centrales.
Des stratégies d'investissement perdantes :
- Actions encore une fois : les secteurs de l'hôtellerie, de l'aéronautique, de la finance et de l'énergie sous-performent, en lien direct avec la crise sanitaire. La sous-performance des financières est en partie due aux politiques monétaires « dovish » des banques centrales.
- Certains pays émetteurs de dette émergente, par exemple l'Équateur ou l'Argentine, qui avaient une capacité très limitée à lever des capitaux sur les marchés financiers.
- À l'heure actuelle, le marché des obligations à haut rendement ne s'est pas encore normalisé, contrairement à celui des obligations « investment grade » bénéficiant d’une meilleure notation.
- Le dollar américain, du moins par rapport aux devises du G7. Depuis des années, l'écart positif des taux d'intérêt entre les États-Unis et les autres pays développés a contribué à la force du dollar. Toutefois, en lien avec les mesures de relance des banques centrales en général et le la Fed an particulier, l'écart s'est réduit, poussant le dollar américain à se déprécier.
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