L’année dernière pratiquement jour pour jour j’écrivais "Ça va péter" où j’évoquais les fortes probabilités d’occurrence d’une crise liée à la combinaison de multiples facteurs : de la mondialisation à la disruption, du surendettement des Etats à l’inégalité de la répartition des richesses, de la montée des risques géo-politiques aux risques écologiques.
Les marchés sont généralement mono-maniaques mais depuis le début de l’année, c’est bien un sentiment de craquage généralisé auquel nous assistons.
Nous assistons de fait à une dégradation de l’environnement sur la quasi-totalité des points macro-économiques et politiques, et observons concomitamment une anticipation de l’érosion de la profitabilité des entreprises, les chefs d’entreprises annonçant des perspectives modestes pour 2016. Stratégie de communication ou réalisme…
La perte de confiance dans les Banques Centrales : plus de la moitié des pays occidentaux ont des taux à moyen terme négatifs. De fait, ce ne sont plus des taux de marché mais des taux longs "administrés" par les Banques Centrales pour assurer la soutenabilité de la dette accumulée depuis 30 ans. La conséquence est connue, il n’y a plus de rémunération ni du risque ni du temps et de fait, ayant perdu largement les repères de valorisation, les marchés oscillent entre l’espoir et la peur d’une nouvelle action de la BCE ; la nouvelle perception de l’action des Banques Centrales, pompiers ultimes du système, indique aussi à quel point le système est aujourd’hui sous l’effet de soins palliatifs qui font migrer son fonctionnement du rationnel à l’irrationnel.