Opinions et Idées

Pourquoi les petites capitalisations boursières qui pâtissent des chocs exogènes depuis 2018 pourraient en sortir gagnantes in fine ?

23 juin 2023

Achevé de rédiger le 13 | 06 | 2023

Un écart de performance historique

Historiquement, les chocs exogènes discriminent les petites capitalisations boursières en termes de performance. L’aversion pour le risque et les besoins de liquidité font des petites capitalisations boursières une classe d’actifs parfois délaissée. Si l’on compare l’évolution du CAC Small Net Return contre le CAC 40 Net Return sur longue période (base 100 le 31/01/2006), non seulement les périodes 2018-2020 et 2021-2023 font partie des plus longues périodes de sous-performances des petites valeurs par rapport aux grandes mais elles dénotent par l’ampleur de la sous-performance. Depuis les plus hauts d’avant la guerre commerciale sino-américaine (22/01/2018), le constat est sans appel, le CAC Small NR est en recul de 8% contre une hausse de près de 47% du CAC NR. Ainsi depuis le 31 janvier 2006 le CAC Small NR sous-performe le CAC 40 NR de près de 30 pts de pourcentage ! Le seul autre moment notable de sous-performance (base 100 au 30/01/2006) fut fin 2008 avec un écart de 21 pts de pourcentage…



Pourquoi l’économie pourrait être plus résiliente cette fois-ci ?

Il est vrai que le contexte inflationniste et les récents déboires bancaires aux États-Unis incitent à la prudence, néanmoins l’économie pourrait s’avérer être plus résiliente.

En effet, depuis la crise de la Covid-19 et la guerre en Ukraine les entreprises ont pris conscience qu’on peut faire plus avec moins. Les sociétés se sont rendues compte qu’il y a des dépenses non indispensables ou optimisables (voyages, utilisation de l’énergie et des matières premières, gestion de l’immobilier, etc.). Elles ont découvert ou redécouvert des façons de produire autrement, avec moins ou en valorisant plus efficacement leurs déchets/rebuts de production. Ainsi, la croissance, plus circulaire, apparait plus « qualitative ». Cette circularité peut être perçue comme l’un des facteurs explicatifs du maintien des marges des entreprises à un niveau élevé. D’après la Banque de France, et ce malgré le contexte inflationniste et le renchérissement des intrants, les sociétés non financières devraient limiter la baisse agrégée du taux de marge de deux points en 2022 pour revenir proche au niveau de 2018 (soit 31.5%). A titre de comparaison, après le premier choc pétrolier de 1973, le taux de marge agrégé des sociétés non financières en France a oscillé entre 29,5% et 26% entre 1974 et 1977.

Pourquoi la tectonique des plaques de la géopolitique pourrait favoriser le tissu des PME-ETI en France ?

Depuis la contestation du leadership économique mondial américain par la Chine, Trump puis Biden, à renfort de « Make America Great Again » ou « Make Trade Work for Workers », ont conduit une politique de repli sur soi des États-Unis. Cela s’est traduit par une limitation de l’accès des sociétés étrangères au marché américain (droits de douanes, exigences d’une présence locale ou d’un contenu américain minimum). Le principe de nondiscrimination de l’Organisation Mondiale du Commerce semble appartenir à un temps révolu. Les autres zones géographiques du monde, dans le sillage des États-Unis, prennent le chemin du protectionnisme. Du fait de ce phénomène, il apparait plus avantageux pour certaines sociétés françaises de produire en France qu’ailleurs (droits de douanes, hausse du coût de main d’œuvre des pays asiatiques, coût du fret et gain de productivité avec des usines 4.0 plus intelligentes). C’est le cas de Lectra par exemple, qui a un coût de revient inférieur pour produire ses machines en France plutôt qu’en Chine. Okwind a, elle, changé ses fournisseurs turcs et roumains pour un fournisseur français à isocoût.

Les ruptures de chaine de production à la suite de la Covid-19 et les tensions géopolitiques ont fait prendre conscience aux Etats ainsi qu’au secteur privé que les activités stratégiques doivent être produites localement. A titre d’exemple, Sanofi veut relocaliser d’ici 2025 la production du principe actif qu’est le paracétamol, ingrédient indispensable à la fabrication Doliprane jusqu’alors importé d’Inde, de Chine ou des États-Unis. Cette volonté de relocalisation de l’appareil productif devrait apporter un volume d’activité additionnel au tissu des PME-ETI françaises. C’est le cas de Séché Environnement qui s’occupe de recycler des solvants pour Sanofi. Par ailleurs, ces solvants recyclés compte tenu du recyclage et de l’empreinte locale des sous-traitants se révèlent moins chers que des solvants « vierges » asiatiques et environ 5 fois moins émetteurs en termes de CO2 par tonne (Source : RDV société avec Séché).

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