Gérard, le pilier de l'immobilier durable ! 

Quel est ton rôle au sein de La Française ? 

Mon rôle au sein du groupe est de conduire le développement de l’Investissement Socialement Responsable (ISR) en Immobilier. Je suis arrivé en 2006 en tant que directeur de l’audit technique et de la planification travaux ; cela concernait les grosses réparations, les budgets annuels etc. Puis, j’ai commencé à travailler sur la performance énergétique des bâtiments et suis arrivé presque naturellement au poste de directeur du développement durable puis à celui de directeur de l’ISR immobilier. L’ISR désigne la prise en compte des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) dans l’investissement et la gestion immobilière. L’ISR a finalement toujours été pratiqué mais c’est à la fois quelque chose de récent dans la façon de le mesurer, de le systématiser et dans sa prise en compte par le client. A La Française, nous avons été les premiers à prendre en compte l’ISR dans l’immobilier.

En quoi cela consiste au quotidien ?

Mes missions s’articulent autour de plusieurs axes. 

Je dois tout d’abord réfléchir à la forme que peut prendre l’ISR Immobilier dans le groupe, évaluer le patrimoine en fonction d’outils développés en interne et faire évoluer les critères d’évaluation pour prendre en compte de nouvelles données telles que la résilience, la mobilité ou encore la biodiversité. Il ne s’agit plus seulement de prendre en compte les bilans énergétiques mais bien chacun des facteurs Environnementaux et Sociaux ; On parle maintenant plus d’empreinte carbone que de consommation énergétique.

J’aide également certains clients investisseurs à évaluer l’impact de leur patrimoine afin qu’ils puissent répondre à leurs obligations de communication et de transparence. 

Parallèlement à cela, je dois assurer un vrai travail de communication et d’explication en interne et en externe afin d’informer les parties prenantes du groupe sur les enjeux liés à la prise en compte des critères ESG, et sur notre stratégie pour y répondre. Pour cela, j’écris par exemple des articles dans la presse spécialisée et représente La Française sur la place pour tous ces sujets. J’assure aussi à la présidence de l’OID. Cette partie représentation et communication est très importante et occupe une part significative de mon temps. 

J’ai aussi fait partie d’un groupe de travail managé par l’ASPIM et chargé d’élaborer un label ISR d’Etat. A présent je travaille à préparer la labélisation de certains de nos fonds, l’objectif étant de faire partie des tout premiers gestionnaires de fonds immo à obtenir des labélisations ISR dès la parution du décret d’officialisation. 

Donc un travail d’élaboration de modes opératoires d’évaluation, un travail d’accompagnement et un travail de communication et de sensibilisation, en et hors, des groupes de travail de place.

Peux-tu nous expliquer brièvement ce qu’est l’OID ?

L’OID, dont j’ai pris la présidence il y 5 ans, est l’Observatoire de l’Immobilier Durable. La Française en est l’un de ses 5 membres fondateurs. Aujourd’hui, il compte plus de 50 membres parmi les grands acteurs de l’immobilier alors qu’il n’en comptait que 5 lors de sa création. C’est un espace d’échanges indépendants qui a pour objectif de faire progresser les professionnels sur les enjeux liés à l’immobilier durable et à l’innovation. Concernant ses missions, L’OID mesure au niveau national des indicateurs de performance énergétique et environnementale, organise des conférences, participe et anime des groupes de travail, intervient comme conseils auprès des instances gouvernementales, etc.

Quelle est la partie la plus excitante ?

La partie la plus excitante réside dans le fait de promouvoir des idées nouvelles, de créer et de mettre en place des outils, qui au final font leur preuve et sont aujourd’hui reconnus pour leur apport dans la stratégie du groupe. 

Il y a quelques années on ne prenait en compte que les critères financiers, aujourd’hui on ne discute plus l’intérêt de la prise en compte des critères Environnementaux et Sociaux (qui sont les fondements de l’ISR) d’autant plus que les clients eux-mêmes sont demandeurs du fait de leurs obligations réglementaires. Je suis fier d’avoir été un pionnier dans ce domaine !

Si tu devais dessiner ton métier, à quoi cela ressemblerait ?

Cela ressemblerait à un bâtiment sobre, décarboné, connecté et surtout confortable dans lequel les gens pourraient s’épanouir, un bâtiment qui produirait son énergie, dans lequel on développerait de l’agriculture urbaine, un bâtiment qui participerait aussi à développer la mixité urbaine et sociale, à créer du lien social. 

Ça pourrait être l’illustration du bâtiment que je décris dans un article écrit en 2016 pour ImmoWeek et que j’avais intitulé de manière surprenante " T’es fada ou quoi ?"...  mais finalement pas tant que ça !