Opinions et Idées

Les mesures de soutien économique ont-elles réduit les risques associés aux capitaux Additional Tier 1 ?

10 novembre 2020

Ce contenu est destiné aux investisseurs professionnels au sens de la directive MIF.

Par Jérémie Boudinet, Credit Fund Manager, La Française AM

Alors que l'épidémie de Covid-19 est toujours présente à des degrés divers selon les pays, la situation financière des banques est-elle suffisamment solide pour supporter la détérioration de leurs bilans, et quelles sont les implications pour les détenteurs d'obligations « contingent convertibles » (CoCos) Additional Tier 1 ? 

Après la crise financière de 2007-2008, les banques ont passé plus de dix ans à renforcer leurs réserves de fonds propres, jusqu'à la fin de l'année 2019. L'on estimait alors qu'à l'échelle mondiale, les banques détenaient environ 5 000 milliards de dollars américains de fonds propres au-delà des exigences réglementaires du Pilier 1 (Source : Banque des règlements internationaux, mai 2020). Aujourd'hui, les organismes de réglementation et les pouvoirs publics assouplissent les exigences de fonds propres, permettant aux banques d'opérer avec des réserves de liquidités et des niveaux de fonds propres temporairement moindres (recommandations au titre du Pilier 2, volant de conservation des fonds propres, ratio de couverture de liquidité…). La Banque centrale européenne a même demandé aux banques de cesser de verser des dividendes ou de racheter des actions jusqu'à la fin de l'année 2020 au moins, pour favoriser la réorientation des capitaux vers les activités de prêts et soutenir leurs bilans. Mais les implications d'un tel ensemble de mesures sur les CoCo AT1 suscitent une inquiétude croissante.

Le non-paiement des coupons est-il une préoccupation majeure ? 

Le principal risque qui se profile sur le marché des AT1 est-il le non-paiement des coupons ? Nous pensons au contraire qu'il y a très peu de chances que les autorités exercent des pressions sur les banques pour qu'elles annulent les coupons, une affirmation clairement étayée par un certain nombre de facteurs, dont plusieurs déclarations du régulateur. Andrea Enria, président du Conseil de surveillance prudentielle de la BCE, a déclaré : « La BCE ne prévoit pas de suspendre les paiements de coupons sur les obligations bancaires subordonnées, même après avoir incité les prêteurs à suspendre les dividendes pour préserver le capital. » De plus, les économies potentielles liées à la suspension des paiements de coupons sur les AT1 sont minimes par rapport à la suspension des dividendes, alors que les implications d'une telle mesure sur la confiance des investisseurs et sur l'accès des banques au financement seraient désastreuses. Ce point de vue a été confirmé par le Parlement européen en novembre 2020, qui déclarait dans un rapport sur les réserves de capitaux que « les distributions de coupons sur les instruments satisfaisant aux critères de capitaux AT1 ne devraient pas être limités ».

Les résultats publiés pour le deuxième et le troisième trimestres 2020 ont également été assez rassurants, la quasi-totalité des banques européennes ayant prouvé qu'elles étaient en mesure de renforcer des ratios de solvabilité confortables et plus élevés qu'à la fin 2019, grâce à la suspension des dividendes, l'assouplissement prudentiel et les mesures nationales sur les garanties des prêts pour soutenir l’économie. 

Avec le recul, nous considérons le secteur bancaire européen comme étant partiellement « administré » par les organismes de réglementation. Ces derniers limitent la distribution des dividendes et peuvent contrôler l'accès des banques aux liquidités illimitées et bon marché de la banque centrale afin de faire face à l'environnement actuel de taux très bas. Ils appellent également à davantage de consolidation, avec des opérations de fusions-acquisitions significatives, telles que la fusion entre Bankia et CaixaBank et celle d'UBI Banca avec Intesa Sanpaolo. Il y a quelques années, les banques étaient censées éviter de devenir « too big to fail », c'est-à-dire si grosses qu'une faillite aurait des répercussions systémiques désastreuses. C'est aujourd'hui le contraire, ce qui à notre avis est positif pour la stabilité du système bancaire et donc pour la poursuite des paiements de coupons des AT1.

Avertissement    

La dette subordonnée et les obligations contingentes convertibles conviennent aux investisseurs professionnels tels que définis ci-dessous. Les services de simple exécution d'ordres ou « execution only » sont réservés aux investisseurs professionnels. Les investisseurs de détail sont exclus du marché cible positif.

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  • Bonne connaissance des transactions et produits financiers pertinents
  • Expérience dans le secteur financier 

La dette subordonnée et les obligations contingentes convertibles ne conviennent pas aux investisseurs de détail à moins qu'ils ne disposent de conseils en placement professionnels ET que l'investissement soit effectué à des fins de diversification uniquement ou qu'ils aient signé un mandat de portefeuille discrétionnaire.

 

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