Opinions et Idées

L’approfondissement sociétal s’impose naturellement dans la nouvelle économie digitale...

26 janvier 2018

Comment éviter Jeremy Rifkin, l’homme de « La Troisième Révolution Industrielle », le chantre de l’énergie décentralisée, économiste et essayiste influent, lorsqu’il explicite dans son dernier ouvrage « La nouvelle Société du Coût marginal Zéro » le grand changement de paradigme que constitue l’émergence de l’économie sociale et solidaire à côté de l’économie capitaliste.

L’originalité de la réflexion n’est pas tant de se raccrocher à un voeu pieux d’empathie généralisée comme fondement du lien social, laquelle favoriserait un tiers-secteur non marchand susceptible d’employer les laissés pour compte de l’économie de la connaissance, mais de décortiquer le processus économique sous-tendant ce changement.

Son argumentaire repose sur les travaux des marginalistes autrichiens, tels que Friedrich Hayek, mais aussi sur les travaux de Frédéric Bastiat : en économie capitaliste de marché le profit se fait à la marge, que se passe-t-il donc si les coûts marginaux de production s’effondrent et tendent vers zéro ? Cette question est née de l’observation que la digitalisation permet la production et la distribution de nombreux biens et services à coût marginal quasi-nul dans de nombreux domaines qui relèvent de l’économie de la connaissance : édition, communication, divertissement, entre autres. L’Internet des objets ne fera que renforcer cette tendance. Sachant qu’à long terme le prix est égal au coût marginal, les profits disparaissent et les salaires par la même occasion. Et pourtant la demande de ces biens et services ne fait que croître, alors comment les produire ? Par les « communaux collaboratifs » répond Jeremy Rifkin, ceux ci sont des organisations qui regroupent des ressources communes et les utilisent collectivement en dehors de l’économie de marché. Utopie ? Peut-être mais des millions de ces communaux existent déjà : associations, fondations, clubs, coopératives, collectivités de toute sorte, qui sont finalement le pendant des Gafa, ces géants supranationaux de l’Internet, et se nourrissent du même terreau : la digitalisation. L’originalité de la réflexion n’est pas tant de se raccrocher à un voeu pieux d’empathie généralisée comme fondement du lien social, laquelle favoriserait un tiers-secteur non marchand susceptible d’employer les laissés pour compte de l’économie de la connaissance, mais de décortiquer le processus économique sous-tendant ce changement.

Dans cette vision optimiste, l’économie ne se résumera plus au dilemme entre le marché et l’Etat et les craintes de l’économiste hongrois Karl Polanyi que le marché autorégulateur conduise à un désencastrement de l’économique et du social propice à un réflexe protectionniste dans la société resteront lettre morte.

L’avenir du capital social serait donc brillant, il n’en est finalement pas de même pour l’environnemental qui pourtant fait tellement parler de lui. Anne-Caroline Prévot, Directrice de recherche CNRS au Centre d’Ecologie du Museum d’Histoire Naturelle, apporte un éclairage dérangeant mais explicatif des revirements sur les Accords de Paris. Il s’agit de l’amnésie environnementale prédominante dans nos sociétés sans que nous en ayons pleinement conscience. Ce concept repose sur l’hypothèse suivante : l’environnement naturel dans lequel nous grandissons constitue pour chacun d’entre nous la référence d’une nature « normale » et c’est à partir de ce niveau que nous mesurons les évolutions de la nature plus tard dans nos vies. L’engrenage est en place : de génération en génération l’urbanisation et les dégradations de l’environnement augmentent mais chaque nouvelle génération considère le niveau dégradé de cette nature comme un niveau « normal ». Cette extinction de l’expérience de nature rend difficile l’appréhension des impératifs de préservation, tels que la biodiversité par exemple. Anne-Caroline Prévot illustre le propos par un exemple amusant : en étudiant les dessins animés Disney depuis 1937, révélateurs de ce que nos sociétés occidentales ressentent de la nature, elle a observé que plus on avance dans le temps plus le nombre et la durée de scènes dans des paysages naturels diminuent, plus le nombre d’espèces animales s’atrophie. A partir des années 1980 la végétation a même complètement disparu !

Ce numéro de Stratégies et Durabilité offre, comme il est d’usage, un condensé de l’actualité sur l’investissement socialement responsable qui a retenu notre attention et décrit les développements du Groupe La Française dans ce domaine. Le « One Planet Summit » est le point d’orgue de ce dernier semestre riche de nouvelles initiatives, dont beaucoup sont à mettre au crédit du Groupe La Française comme vous vous en rendrez compte au fil des pages.

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