La crise inflationniste que nous traversons change la structure même des équilibres financiers que nous avons connu depuis environ une vingtaine d’année. Cette hausse des prix a de multiples causes : crise du Covid, rupture des chaines d’approvisionnement, Guerre en Ukraine, manque d’investissement dans les énergies fossiles etc… avec des répercussions sur l’ensemble des actifs financiers.
La crise inflationniste que nous traversons change la structure même des équilibres financiers que nous avons connu depuis environ une vingtaine d’année. Cette hausse des prix a de multiples causes : crise du Covid, rupture des chaines d’approvisionnement, Guerre en Ukraine, manque d’investissement dans les énergies fossiles etc… avec des répercussions sur l’ensemble des actifs financiers.
Conséquence directe de cette inflation, les banquiers centraux ont tous (ou presque tous) drastiquement changé de ton lors des derniers mois :
- États-Unis : la Fed a augmenté son taux directeur de 150 points de base. Elle a signalé vouloir continuer sa politique monétaire restrictive pour arriver à un taux directeur autour de 3-3.5%, tout en diminuant son bilan.
- Europe : la BCE abandonne son programme d’achat d’actifs et a annoncé ses premières hausses de taux en juillet.
- Suisse : la banque nationale a commencé à remonter ses taux et il est possible qu’elle soit rejointe dans peu de temps par la banque centrale japonaise qui ne se satisfait pas de la forte dépréciation du yen.
Ce durcissement généralisé des politiques monétaire entraine logiquement des conditions financières moins accommodantes avec des taux réels en forte augmentation au cours des dernier mois (voir ci-contre taux réels à 10 ans Euro et US).
Depuis 2008 nous avons vécu avec un risque inflationniste proche de zéro et des banques centrales très accommodantes, ce qui a permis aux taux réels de baisser et de favoriser les valorisations de l’ensemble des actifs financiers (immobilier, crédit, actions, etc..). Cette tendance est maintenant derrière nous, et cela devrait rester le cas tant que l’inflation restera le problème principal des banquiers centraux.
Une inflation en forte hausse, des prix de l’énergie au plus haut pour le consommateur et des conditions de crédit de plus en plus restrictive, tout cela a un impact négatif sur la croissance au sens large et plus particulièrement sur le consommateur. La consommation reste encore soutenue dans la plupart des économies développées, États-Unis en tête, grâce à l’épargne accumulée à la suite des différents plans de soutien, mais il est très probable qu’elle diminue graduellement dans les mois qui viennent. C’est d’ailleurs la volonté des banquiers centraux qui souhaitent que la demande s’effrite afin de freiner les pressions inflationnistes dont la source est pourtant principalement liée à des problématiques d’offre. Ce constat est surtout vrai en Europe avec une demande montrant déjà des signes tangibles de fort ralentissement. N’ayant aucun moyen d’agir sur l’offre, les banques centrales vont donc tenter d’atteindre un objectif difficile : ralentir l’économie sans pour autant provoquer une récession ; un équilibre historiquement difficile à atteindre.
Au vu de tous ces éléments, il nous semble très probable que les prévisions de croissance continuent à baisser à moyen terme, ce qui devrait entrainer une baisse des estimations de bénéfice des sociétés qui auront du mal à contrer un financement plus cher, des marges sous pression et une consommation dont l’élasticité prix devrait aller en s’accentuant. La baisse des actifs risqués reflète aujourd’hui le durcissement des conditions financières mais pas encore ces baisses de bénéfice, il nous semble donc trop tôt pour passer positifs sur les actifs crédit ou actions et ce malgré des baisses déjà prononcées. La baisse des pressions inflationnistes nous semble être la condition sine qua non pour que les marchés financiers se stabilisent, et il est aujourd’hui extrêmement difficile d’avoir une opinion éclairée à ce sujet étant donné les déterminants de cette inflation.
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