Pour une fois l’été fut calme, les marchés ont oublié le crack de début d’année, le Brexit de mi-année et la torpeur estivale ont incité le peu d’activité des marchés à prolonger les tendances avec ce qu’il faut de volatilité pour rompre la monotonie des travailleurs aoûtiens !
Alors profitons de ce répit pour tenter de comprendre ce qui se passe structurellement.
Plusieurs constats et réflexions viennent à l’esprit :
- Les économies et les marchés financiers ont été soutenus entre 1990 à 2007 par la globalisation et l’intégration économique dans la mondialisation des pays émergents. La création de richesse était bien "palpable".
- Depuis 2007, c’est l’assouplissement monétaire et le quantitative easing qui soutiennent les marchés financiers et l’économie.
- Depuis la crise, l’économie industrielle n’est toujours pas repartie et c’est l’économie dans les services qui a pris le relais, cette dernière étant beaucoup moins inflationniste pour ne pas dire déflationniste.
- La digitalisation et l’uberisation de la Société liquéfient une partie du "capital" des ménages ; cette meilleure utilisation du capital (louer une chambre en Airbnb revient à mobiliser un capital jusqu’alors stérilisé) contribue à la déflation.
- Au total, le rôle des Banques Centrales et singulièrement de la BCE est devenu primordial.
Le "temps de la formation de la crise" de l’euro, comme celle des sub-prime a été d’une douzaine d’années, de la formation de la bonne idée salvatrice à sa transformation en désastre.
La crise de l’euro fut résolue à grand renfort de discours "le temps des marchés doit s’adapter au temps politique" et d’interventions de la Banque Centrale Européenne qui s’est substituée au pouvoir politique via les multiples plans d’intervention pour soutenir les pays périphériques en rachetant leur dette.