Achevé de rédiger le 28 | 02 | 2022
Le week-end a montré des développements importants dans la crise géopolitique qui secoue désormais le monde.
Les sanctions européennes que l’on pensait modérées, en dépit de déclarations volontaristes, s’avèrent en effet beaucoup plus sévères et, au-delà, ce sont de vrais bouleversements géopolitiques que l’on voit apparaître en Europe. L’onde de choc psychologique et politique de cette crise se lit dans le changement historique de l’Allemagne qui décide un programme de réarmement massif, ainsi qu’une implication claire dans l’altercation avec l’envoi de matériel en Ukraine. La réaction ne se limite pas à celle de l’Allemagne mais est bien globale. L’escalade devient une évidence avec la menace nucléaire agitée par Moscou face à cet engagement européen.
En terme économique, il faut signaler les sanctions massives décidées à l’encontre de la Russie et de ses dirigeants, et notamment par l’Europe. Le système bancaire russe sera finalement largement impacté et l’économie russe dans son ensemble se retrouve sous pression.
Au-delà de l’émotion que nous ressentons tous devant cette crise, les impacts économiques sont préoccupants. Ils sont naturellement négatifs sur l’économie mondiale et en particulier sur l’économie européenne. La question des matières premières et du gaz se pose plus que jamais alors que l’on peut attendre une réaction russe en réponse à ce train de sanctions et à l’engagement européen aux cotés de l’Ukraine. On peut désormais imaginer que la Banque Centrale Européenne (BCE) devra infléchir sa position et reconsidérer rapidement sa cible prioritaire de stabilité des prix. En effet, l’inflation aura un effet finalement récessif et le scénario de boucle prix-salaire s’éloigne probablement.
Concernant nos portefeuilles, nous n’étions pas directement exposés à l’Ukraine et à la Russie. Nous considérons la visibilité comme toujours très réduite et les derniers développements militent pour une prudence renforcée sur les marchés. Même si les banques centrales s’efforçaient à nouveau d’améliorer les conditions financières, cela ne pourra avoir, au mieux, qu’un effet de stabilisation des marchés.
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